Vietnam
Retour liste pays

Agrandir le plan




Album photos Picasa


Pêche aux infos pratiques


De Lang Son à Haïphong par la baie d'Along, du 7 au 16 décembre 2008

Nous franchissons très facilement la frontière sino-vietnamienne, une simple formalité en comparaison des précédentes.
D'un coup d'un seul, finis les idéogrammes ; d'un coup d'un seul, c'est la folle agitation des motocyclettes et les "hellos" qui fusent de tous les côtés. Arrivés à Lang Son c'est l'effervescence. Pas énormément de voitures, mais des deux-roues dans tous les sens. Cela reste plutôt fluide, et ils ne roulent pas vite.

Le temps de visiter une grotte et de dormir dans un petit hôtel en compagnie d'une souris gourmande, et nous voilà en route pour la baie d'Along. Nous quittons Lang Son par une petite route, accompagnés des écoliers qui ont terminé leur matinée.
La suite alterne entre asphalte et piste poussiéreuse, passant dans une succession de villages sur près de 40 km. Au début c'est amusant, mais se concentrer pour éviter de placer la roue avant dans un trou ou sur une pierre tout en répondant aux nombreux "hello" devient vite éprouvant pour les nerfs. Nous sommes bien contents lorsqu'enfin un joli coin d'herbe se présente à nous pour planter la tente, le long de la rivière et presque à l'abri des regards. A part deux jeunes curieux venant inspecter les vélos, nous restons là, paisibles : le soleil se couche derrière la montagne, un homme termine sa séance de pêche sur son étroit radeau de bambou.

Le lendemain le réveil est froid et humide, de même les matins suivants. Durant la journée il fait beau et chaud.
En continuant sur cette petite route, les villages sont plus espacés, ça permet de respirer entre eux et donc de mieux apprécier la traversée du suivant : l'animation au sein du marché, les bonnes odeurs de cuisine à l'approche de midi, les chiens paressant au soleil, très souvent de la musique (nous entendons même un genre de Led Zepplin, version vietnamienne psycho-planante...).
Nous pédalons dans de beaux paysages tout verts. Mais les 90 km restants doivent se faire sur la route nationale, ce qui est évidemment bien moins agréable. La circulation n'est pas démente, mais les camions et mini-bus nous pourissent la vie.

A chaque nouveau pays visité je crois pouvoir lui décerner le klaxon d'or ; eh non, le pays suivant lui ravit le titre ! Les Iraniens étaient plutôt balaises en la matière, puis les Kazakhs les ont détrônés à grands coups de décibels. Puis, ce fut au tour des camions chinois klaxonnant dès que possible. Mais aujourd'hui le klaxon d'or revient aux Vietnamiens, ce sont vraiment les champions.
En ville, il ne se passe pas cinq secondes sans que retentisse ce signal sonore abominable devenu presque insupportable à mes oreilles. Tout le monde s'en donne à cœur joie, camions, voitures, motos, nul besoin de raison pour s'exprimer à l'aide de cet instrument décibelliqueux. Sur les grandes routes, les bus (conduits par des pilotes kamikazes) et les camions nous klaxonnent, certains pour nous faire coucou, d'autres pour dire "j'arrive". Mais le résultat est le même : ils se mettent à klaxonner au moment précis où ils sont au niveau de nos tympans, l'effet ne loupe pas. C'est à se demander s'il ne faudrait pas circuler avec des bouchons dans les oreilles. Nous n'avons pas mis l'idée en pratique, par contre nous avons adopté un masque pour éviter d'avaler trop de pollution en ville ou trop de poussière sur les pistes ; ça fait très local, beaucoup de Vietnamiens en portent même lorsque cela ne paraît pas justifié. A condition que la route ne grimpe pas trop, sinon un nuage de buée se forme sur les lunettes !
eroijgeiprozjtttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttifge
Get the Flash Player to see this player.



Jusqu'en Ouzbékistan les gens s'intéressaient à nous et à nos vélos. Au Kazakhstan, ils s'intéressaient à nous, puis aux vélos s'ils en avaient le temps. En Chine et au Vietnam, exit les cyclistes ! C'est l'engin bizarre à deux roues qui intrigue, sur qui tous les regards se posent. Et vas-y que je touche aux pédales, aux freins, aux manettes de vitesses, que je teste les suspensions, et que je m'assoie sur le vélo sans, bien sûr, demander son avis au propriétaire. Souvent l'échange se résume à un pauvre "How much ?". Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé. Pays différents, cultures différentes, à nous de nous y faire, sans pour autant s'écraser, non mais ! Nous refoulons donc les plus lourdingues, bien obligés à un moment donné ! Et nous faisons essayer les vélos à ceux qui discutent un minimum avec nous.

En parlant de "How much" et de cultures différentes... au Vietnam tout semble se rapporter à l'argent ; chaque Vietnamien est potentiellement un buisnessman à sa manière. Sa proie la plus facile est le touriste, qui ne sait jamais très bien s'il se fait arnaquer ou non. Ils n'hésitent pas à augmenter les prix ou à en faire moins pour la même somme. Mais il faut aussi l'avouer, même lorsque les prix sont gonflés, le prix de la vie reste très bas.

Bon, ce qui est chouette dans ce pays c'est que les habitants sont joviaux, et le sourire ça compte beaucoup. Ils sont les rois de l'éclat de rire !
Niveau culinaire c'est comme en Chine, que des bonnes choses à découvrir, miam !
Beaucoup de dépaysement dans ce pays, nous apprécions.

Avec tout ça, nous arrivons à Along pour visiter la baie du même nom. Après avoir essuyé une arnaque sur le port (nous nous sommes fait avoir comme des bleus, nous n'avons pas respecté le précepte n°1, à savoir ne rien traiter avec les personnes qui viennent nous vendre quoi que ce soit : nuit d'hôtel, excursion en bateau, etc), nous arrivons tout de même à l'île de Cat Ba après une très courte visite de la baie. Là, nous rencontrons Cécile et Joëlle, deux sympathiques Françaises en année sabbatique autour du monde. Elles nous réconcilient avec la baie en nous conseillant une petite agence qui propose une rando dans la jungle du parc national de Cat Ba et une croisière de deux jours dans la baie d'Along.
Bon choix ! Nous randonnons le 1er jour dans une végétation luxuriante parmi les lianes, les feuilles géantes, les herbes hautes, nous escaladons de petits pics rocheux, rencontrons de grosses araignées, de magnifiques papillons, un écureuil géant (un singe, d'après Corinne), de mignons petits serpents et d'autres insectes pour le moins étranges. Nous sommes surveillés par les rapaces qui tournoient en altitude. Retour de l'excursion en bateau.


Les deux jours suivants c'est la croisière s'amuse. C'est plutôt spartiate à bord du modeste bateau, et ça nous va très bien, d'autant plus que nous sommes peu nombreux. Au programme : lézarder sur le pont en admirant la beauté de la baie, ses milliers d'îlots et les villages flottants des pêcheurs, visiter des grottes, jeter l'ancre au bord de belles plages et s'y baigner, se balader en kayak, s'endormir le soir avec une vue panoramique depuis la cabine ; un rythme plutôt facile à suivre quoi !

Allez, c'est pas tout de glandouiller au soleil, le brouhaha d'Hanoï nous attend. Les vélos sont à bord du tas de ferraille qui relie l'île de Cat Ba à Haïphong. Trois heures de mer. Nous, qui ne l'avions plus vue depuis près de six mois (à Istanbul), en quatre jours, nous nous sommes bien rattrapés ; le plein d'air marin !

Rejoindre la capitale depuis Haïphong ne va pas être une partie de plaisir, je sens que nos masques vont servir...

Loïc, le 17 décembre 2008 à Haïphong, Vietnam.


Une semaine à Hanoï, du 17 au 25 décembre 2008

JOYEUX NOËL A TOUS !!!
Nous espérons que vous avez passé un bon réveillon et que le père Noël vous a gâtés.

Pour 2009, attendez-vous à un peu de changement sur notre site : des mises à jour moins fréquentes.
Comme vous le savez, une partie de notre voyage est financée à l'aide de dons d'entreprises, la principale étant la société VIF où travaillait Loïc.
Nous avons bénéficié d'un premier versement au moment du départ, qui devait être suivi d'un second au bout de six mois de voyage. En contre partie, nous réalisions une mise à jour hebdomadaire sur notre site.
Mais après huit mois sur les routes, et sans aucune mise en garde préalable, nous avons été informés que notre retour sur investissement ne leur convenait pas et que le deuxième acompte de 2500 euros ne serait pas versé.
Mauvaise nouvelle en cette période de fêtes de fin d'année, et surtout très grosse déception.
Cela ne remet pas en cause la poursuite du voyage : nous avons des économies que nous avions prévues pour notre retour. Mais n'ayant plus l'obligation d'une mise à jour hebdomadaire, nous allons ralentir le rythme car cela nous prend beaucoup de temps, chaque fois.
Les nombreux mails de félicitations et d'encouragements que nous recevons représentant une belle récompense, nous essaierons tout de même de ne pas vous laisser sans nouvelles plus de quinze jours !



La route entre Haïphong et Hanoï ne fut vraiment pas une partie de plaisir ! Imaginez cent kilomètres de route sans le moindre espace de campagne, une succession de banlieues, petites villes et villages crasseux. Ajoutez-y une circulation folle avec des milliers de mobylettes au milieu desquelles d'énormes camions se frayent un passage à grands coups de klaxon.
Le tout dans une atmosphère lourde de poussière et de gaz d'échappement : voilà dans quoi on a roulé, masque sur le nez, pendant une journée et demie.
Néanmoins, ce grand axe possède un genre de bande cyclable réservée aux vélos et aux piétons sur laquelle nous étions en sécurité.

À Cat Ba, nous avions rencontré plusieurs voyageurs qui nous avaient fait une description pas vraiment idyllique d'Hanoï : pollution, bruit, saleté et circulation kamikaze. On avait un peu peur de retomber dans un Téhéran bis, et finalement pas du tout. On a bien aimé cette ville où règne un joyeux bazar.
Niveau circulation, c'est vrai, c'est très impressionnant au premier coup d'œil : des vagues de mobylettes (dommage qu'elles ne soient pas électriques comme à Pékin) où flottent quelques bus et autos, chacun y allant de son coup de klaxon. Mais comme ils ne roulent pas vite, finalement ça se passe bien : à vélo on suit le mouvement et, à pied, même si les premières fois ça fait tout drôle de se jeter sous les roues des motos, c'est la seule façon de passer !

Sur les trottoirs aussi que de vie ! Encore plus qu'en Afrique, les gens vivent dehors. Les artisans coiffent, poncent, scient, collent et cousent sur les trottoirs ; mais, le plus amusant, ce sont ces restaurants mobiles que l'on trouve à chaque coin de rue. La cuisinière installe son petit réchaud à charbon, ses marmites et des mini-tables et chaises en plastique sur un bout de trottoir et l'on peut y manger une cuisine délicieuse pour trois fois rien. Il existe aussi la version café mobile où de nombreux Vietnamiens s'arrêtent boire un verre, fumer une cigarette ou une pipe à eau.

Hanoï est une capitale qui a gardé des airs de gros bourg ; les chapeaux coniques y sont toujours très présents et, dès que l'on quitte le centre-ville, on se croirait dans une bourgade de campagne.

Ici aussi, on avait pas mal de choses à faire : un réchaud à remplacer car le nôtre est momentanément hors service (le temps de trouver une pièce de rechange), des nouveaux médicaments à trouver contre le palu, ainsi que des répulsifs et une moustiquaire, dégotter un rétro , et puis visiter...
On en aura du temps pour faire tout cela ! Car, pour faire prolonger d'un mois notre visa, et obtenir celui du Cambodge, il va nous falloir attendre une semaine... C'est vraiment pénible, ces histoires de paperasse.
Résultat des courses, la veille de quitter Hanoï toujours pas moyen de trouver un réchaud à gaz ; on a donc investi dans une nouvelle thermos et on a transformé une boîte de conserve en mini barbecue. Il va falloir tenir avec ça jusqu'à Bangkok.
Pour le palu on a trouvé les répulsifs, mais on va devoir continuer les médicaments qui nous font attraper des coups de soleil. Seule solution : manches longues, crème solaire et mitaines.

Quant à nos visites, nous avons joué les cultivés en allant visiter le musée des beaux arts et celui d'ethnologie. Nous avons aussi découvert plusieurs temples de la ville, mais surtout profité du spectacle qu'offre l'annimation des rues.
Et j'allais oublier : nous avons découvert la magie d'un spectacle de marionnettes sur l'eau. Que c'est beau !!!
Get the Flash Player to see this player.



Le Vietnam est vraiment un pays complètement dépaysant. Autant dans les campagnes que dans les villes, on ressent les milliers de kilomètres qui séparent nos cultures.
Le pays nous plaît beaucoup, mais comme vous le disait Loïc lors de la précedente mise à jour, la cupidité maladive des Vietnamiens nous gâche un peu le plaisir. Le touriste est ici un distributeur de billets sur pattes, rien de plus, et tous les moyens, même les plus tordus, sont bons pour lui faire cracher quelques dongs ( monnaie locale) supplémentaires.
Ah ! Elle est bien loin la chaleur des rencontres en pays musulmans, ainsi que l'honnêté de ses habitants...


Et notre soirée de Noël ?
Je conseille à tous les amateurs de père Noël de venir réveillonner à Hanoï ! En France, il fait très attention à bien se cacher et il n'y a jamais moyen de le voir la nuit de Noël, alors qu'ici il est bien moins prudent. Il faut dire que, dans cette région du monde, il n'est pas aussi célèbre que chez nous, et, comme Hanoï a six heures d'avance sur la France, il n'était pas encore débordé. Bref, au risque de faire des jaloux, on l'avoue, on l'a croisé deux fois...
Et quand j'ouvrais mes cadeaux au pied d'un sapin on l'a vu s'eclipser discrètement.
Get the Flash Player to see this player.


Mais le père Noël c'est pas tout, il faut aussi se régaler. Alors on s'est offert une bouteille de vin rouge, une fondue vietnamienne et un petit déjeuner de luxe avec du beurre salé "Président" et du lait entier paysan.
Pour notre premier Noël très loin de la famille on s'en est donc pas mal sortis. Maintenant il va falloir se remettre à pédaler en espérant que l'on passera un aussi bon réveillon du nouvel an !

Corinne, le 25 décembre 2008 à Hanoï, Vietnam.


Coco et Lolo font du vélo sous l'eau, du 26 décembre 2008 au 7 janvier 2009

Nous quittons Hanoï sous le crachin avec une mission : aller fleurir la tombe d'Yves Tygréat, l'oncle d'une collègue de ma Mamounette qui nous a demandé de faire ce geste pour elle si l'on passait dans le coin.
Il fut prêtre à Yen Khaoï, tout petit village ne figurant pas sur notre carte ; il y décéda durant la guerre d'Indochine, à l'âge de 29 ans.
Après avoir demandé notre chemin une bonne douzaine de fois sur les vingt derniers kilomètres, quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous vîmes, au détour d'un virage, se dresser devant nous une belle église toute neuve alors que l'on cherchait un petit cimetière (nous nous sommes rendu compte, les jours suivants, qu'il y a beaucoup d'églises au Vietnam : depuis le temps qu'on n'en voyait plus...).
En tout cas, le curé qui parlait un peu anglais fut ravi de nous recevoir et très fier de nous faire visiter son église qui venait tout juste d'être rénovée.


Nous reprenons ensuite notre route plein sud. Le temps ne s'arrange pas, au contraire. Nous découvrons le Vietnam sous un autre visage. Les chapeaux coniques, très efficaces contre le soleil, le sont tout autant contre la pluie et tout le monde enfile une cape en plastique (comme celles que l'on vend dans les parcs d'attractions chez nous) et Coco et Lolo ressortent leurs K-Way, pantalons de pluie et chaussettes étanches.

Quand je pense que l'on s'imaginait passer l'hiver au chaud ! On a évité la mousson mais au lieu d'un déluge d'une heure tous les soirs on a droit à une pluie continuelle toute la journée. Le pire c'est pour nos vélos : comme nous roulons sur des petites routes, elles ne sont pas toujours très bien entretenues, voir carrément pas entrenues du tout ; résultat, nous roulons des kilomètres sur une fine couche de boue très liquide, qui se glisse partout, ou bien dans la gadoue : tous les soirs on essaie de les nettoyer un peu, mais le lendemain, au bout de trois kilomètres, c'est comme si on n'avait rien fait.

Le premier janvier, c'est l'apothéose : on roule depuis deux heures quand on arrive sur une zone de travaux. On est face à une mare de boue qui fait bien 200 mètres de long : y a pas le choix, il faut y aller. On ressort de là avec les vélos dans un état tellement lamentable que si l'on ne veut pas bousiller les jantes et les patins de freins, il faut les nettoyer. On passe pas loin d'une heure à le faire, en se mettant de la boue partout, du casque aux chaussettes, et on est alors trop contents lorsque l'on retrouve le bitume.
Mais à peine une heure plus tard, rebelotte, et cette fois-ci c'est 500 mètres d'une boue bien collante qu'il faut traverser. On galère tellement qu'un Vietnamien du village vient m'aider à pousser le vélo. Nos montures sont dans un état épouvantable, on enlève la boue par paquets de 200 grammes, au bâton : c'est reparti pour une séance de nettoyage.
Evidemment tous les gamins du village rappliquent, trop heureux du spectacle. Ils sont bien gentils et font tout pour nous aider (ils nous trouvent de l'eau, et y vont de leur coup de bâton pour décrocher la boue) ; mais, par ici, ils sont vraiment terribles : complètement excités. D'ailleurs on a notre théorie là-dessus. Dans tous les magasins, même les plus petits, il y a deux choses que l'on trouve à tous les coups : la bière et LE RED BULL ! On pense que les petits Vietnamiens carburent au Red Bull (boisson énergisante aux extraits d'hormones de taureau).


D'ailleurs, parlons de notre réveillon... Rien à voir avec celui de Noël.
Depuis que l'on a quitté Hanoï, chaque soir, c'est le même problème : impossible de trouver un coin pour planter la tente. Soit parce que l'on est dans une succession de petits villages qui n'en finit pas, ou bien parce qu'entre deux villages s'étendent des rizières gorgées d'eau. On dort donc dans des petits hôtels (pas chers du tout, heureusement).
Sauf que le 31 au soir, on est au fin fond de la cambrousse, là où il n'y a pas d'hôtel et toujours pas moyen de camper. Du coup, lorsque l'on passe devant une église entourée d'un grand parc, on n'hésite pas longtemps et on va demander un petit coin d'herbe pour la nuit. Finalement on dormira dans la chambre d'invité du presbytère et l'on partagera le dîner du curé et de ses compagnons. Et, à 20 heures (souvent notre heure de dodo ici au Vietnam), on réalise que l'on est le 31...
Ça faisait longtemps que l'on n'avait pas fait un réveillon aussi calme !

On s'est ensuite rattrapés à Hué le 4 janvier : ma petite sœur parisienne voulait nous offrir une nuit dans un hôtel de luxe pour Noël, mais dépenser tant d'argent pour dormir ça nous disait pas trop, alors on est allés dans un super resto où l'on a mangé pour plus de dix fois plus cher que dans la rue (je vous rassure, on s'en est sortis pour 20 euros) ; c'était vraiment délicieux et la présentation des plats était superbe : regardez notre poule porte-nems. Merci Niania !


En tout cas même sous la pluie, encore sous la pluie et toujours sous la pluie, nous découvrons un Vietnam qui nous plaît de plus en plus. En nous enfonçant dans les campagnes, nous croisons des Vietnamiens plus sympathiques, plus sincères, plus honnêtes. Nous faisons de belles rencontres. Van Ba, professeur d'anglais rencontré sur la route, qui nous invite à partager un repas avec sa famille. Et puis aussi Chièn, qui vient à notre secours lorsqu'un soir le seul hôtel à plein de kilomètres à la ronde nous refuse. Nous passons la nuit dans son salon.


La cuisine est toujours aussi bonne et tous les midis on se régale dans des petits restos pour quelques euros, et au bout d'un mois on est devenus des fans du nuoc mam (avec une petite pensée pour mon papy à chaque fois).

Ce pays c'est vraiment celui du dépaysement de tous les instants : des buffles qui tirent des charrettes, des rizières à perte de vue, des gens qui nous offrent des bananes du jardin (c'est pas Marie ni Val qui pourraient faire ça !), des chapeaux coniques encore et toujours. Tout est tellement différent de chez nous, tellement beau. On a l'impression d'avoir la chaîne « voyage » qui défile en continu devant nos yeux.

Je suis également très impressionnée par la « résistance » des Vietnamiens. Dans les champs, le travail semble se faire comme il s'est toujours fait : tout à la main, sans machine, juste à l'aide de buffles. Dans les rizières, par exemple, ils sèment les pousses de riz tout serrées, et, après avoir labouré le champ, ils passent des heures pliés en deux, de l'eau à mi-mollet, à repiquer une à une chaque pousse.

Tous les jours nous croisons de frêles vieilles femmes qui portent sur une épaule une palanche, un bâton avec à chaque extrêmité un lourd chargement.
Et il faut les voir sur leurs vélos : à tous les âges, tous pédalent (même si beaucoup ont adopté la mobylette) sous le soleil (on l'a pas beaucoup vu), sous la pluie, dans la gadoue... rien ne les arrête.
Et pourtant ils ne roulent pas léger. Ici le vélo est un moyen de transport collectif, le pédaleur (de 7 à 77 ans) transporte sans problème sa p'tite sœur ou son copain sur le porte-bagages (et, dès leur plus jeune âge, les petits savent se cramponner sur la mobylette de maman).
Quand ils sont seuls sur leur bicyclette, ils transportent de tout : du cochon à la poule en passant par le canapé ou d'énormes bidons...
Pourtant ils ne sont pas bien grands, et pas si costauds d'apparence. Ils ont tous une silhouette de mannequin.
Regardez, à côté d'un petit Vietnamien, le grand Lolo passe pour un ogre !






Avec tout cela, en une semaine, nous arrivons à Vinh, dans le centre nord du Vietnam. Au rythme où nous avançons, il nous sera impossible de visiter le delta du Mekong. Nous trouvons ça dommage et décidons de gagner un peu de temps en faisant 400 km en 9 heures : y a pas à dire, le train c'est formidable ! Bien qu'au Vietnam ils sont un peu austères... le nôtre a l'aspect d'une prison...



Nous sommes un peu déçus par la ville de Hué, mais c'est l'occasion pour nous de faire une pause agréable. Nous essayons désespérément de faire sécher nos affaires, mais l'air est tellement humide que les quelques vêtements secs puent le chien mouillé. Avec ça sur le dos, on sent tous les deux aussi mauvais qu'Edgard (mon ancien chien) après une promenade pluvieuse.

Nous remontons sur nos vélos pour une petite étape de trois jours : petite mais costaud !!! Ce n'est plus la pluie que nous devons affronter mais de véritables déluges qui durent quelques heures avant de laisser place à une fine pluie. C'est vraiment impressionnant à voir une telle quantité d'eau qui tombe du ciel, et quand il n'y a pas d'abri ou que ça dure trop longtemps, Lolo ne peut même plus râler « arrête de rouler dans les flaques, tu enlèves toute l'huile de la chaîne et ça abîme les vélos » (peut-être, mais c'est tellement drôle), car le Vietnam se transforme en flaque géante...




J'espère donc que, comme Loïc me le répète depuis une semaine, « à partir d'Hoi An il y aura du soleil même quand il pleut dans le nord, c'est écrit dans le Lonely Planet et à la météo ».
Get the Flash Player to see this player.



Corinne, le 7 janvier 2009 à Danang, Vietnam.


Coco et Lolo chez les Montagnards, du 8 au 21 janvier 2009

Nous faisons une halte de 2 jours dans la petite bourgade d'Hoi An, charmante et paisible malgré le flot important de touristes. La ville est truffée de boutiques de souvenirs, tailleurs sur mesure, restaurants, cafés... mais heureusement plutôt bien intégrés parmi les temples, maisons anciennes et autres monuments.
Comme partout au Vietnam, il faut tout marchander, bien vérifier le poids indiqué sur la balance, au marché, contrôler le montant total, la monnaie rendue... Nous aurions un paquet d'anecdotes à raconter sur ce thème ! Cela se termine bien sûr toujours (ou presque) avec le sourire.
Nous avons aussi de bonnes surprises, comme ce midi où nous retournons manger dans la bonne petite échoppe du marché que nous avons découverte la veille. La patronne est vraiment contente de nous revoir et, au moment de payer, elle me glisse dans l'oreille qu'elle ne compte pas la viande, seulement le riz et les légumes. Des petits "pas grand-chose", mais qui nous font très plaisir.


Les prévisions et statistiques météo étaient justes, le soleil nous sourit au moment de reprendre la route. Nous nous dirigeons vers les hauts plateaux, en faisant au préalable un mini détour vers les ruines du centre religieux cham de My Son, un avant-goût des temples d'Angkor au Cambodge. Sans être des passionnés de vieilles pierres, nous apprécions la beauté du site dans son cadre enchanteur, bien qu'il ne subsiste plus grand-chose suite aux bombardements américains de la guerre du Vietnam.

Pédaler sous le soleil change de la grisaille et des trombes de pluie. Tout ce qui nous entoure prend une autre dimension, à commencer par les couleurs éclatantes : le vert des rizières, le jaune paille des chapeaux pointus, les multiples teintes des temples bouddhistes... Tout le monde s'active de plus belle, aussi bien dans les villages que sur les routes et dans les champs. Sur des étals ou à même le sol, devant les maisons ou sur les bords de route, sèchent bois de cuisson, épices, nouilles de riz et autres récoltes.


Après quelques tours et détours sur les petites routes, nous commençons l'ascension des hauts plateaux sur la route Ho Chi Minh. Celle-ci serpente dans la jungle et longe rivières, ruisseaux, lacs et cascades ; un nouveau dépaysement commence, d'autant plus que la région est peuplée de minorités ethniques, les "Montagnards", plutôt indépendants et autonomes vis à vis du reste du pays.
Ici les maisons sont en bois, parfois sur pilotis pour éviter les termites et les bêtes sauvages (et les vaches en profitent pour se mettre à l'ombre). Les villageois se lavent dans le cours d'eau ; l'eau est tirée du puits lorsqu'il y en a un. On peut remarquer que si la plupart d'entre eux ont abandonné leurs vêtements traditionnels, quelques femmes les portent encore. On les voit aussi, la hotte sur le dos (que je verrais bien dans la nouvelle collection sac à dos de Nature et Découvertes ;o)), revenant des champs ou se rendant au marché. Elles portent leurs bébés tout contre elles, enveloppés dans une grande écharpe (ce qui nous semble très bien, mais nous n'y connaissons rien en bébés, pas comme les spécialistes de la page jeunes mamans...). Sur la route, nous croisons des motos qui traînent de longs bambous coupés dans la jungle, ainsi que des paniers-sacoches remplis d'ananas. Que d'exotisme !

Ça monte dur, notamment le premier col qui n'en finit plus de poursuivre les nuages. Les easy-riders (motards vietnamiens qui emmènent en road-trip les touristes), avec qui nous pouvons discuter, semblent épatés de nous voir pédaler là !
Même dans les montagnes il reste difficile de trouver un coin sûr où bivouaquer, tellement la végétation est dense. C'est pourquoi une modeste famille nous autorise à nous installer sur leur terrain. Ici, pas d'électricité, mais un coup de groupe électrogène et voilà une ampoule qui nous éclaire, et la télé qui se met en marche. Nous partageons notre repas avec eux. Le lendemain soir c'est la même histoire, mais nous finissons par trouver une zone quelque peu défrichée à l'orée de la jungle. Corinne n'est pas rassurée du tout car elle a vu, l'après-midi, des singes se promener dans la canopée ; elle craint donc qu'une armée d'une douzaine de singes viennent nous piller... mais comme d'habitude tout se passe bien !

La route est belle et agréable, à hauteur de la difficulté à grimper : nous progressons vers le sud, au calme, à travers de beaux paysages ; les villages sont petits et espacés, et ça fait du bien de ne plus avoir sans cesse des "hello" dans les oreilles ou à la bouche. Les enfants vietnamiens sont gentils et mignons, les adultes sympas mais, de temps en temps, une bonne dose de tranquillité nous est indispensable. Nous ne regrettons donc pas notre choix d'itinéraire : passer par les hauts plateaux plutôt que par la côte.

Peinards, mais ça ne dure pas. Entre Kontum et Buon Ma Thuot - les villes principales des hauts plateaux du centre - la circulation est infernale et surtout dangereuse sur cette portion de voie. Nous essayons bien de prendre des petites routes parallèles, mais elles sont rares et c'est compliqué de trouver son chemin. Il faut mixer les informations des autochtones, que souvent la carte ne corrobore pas, et qui n'est elle-même pas toujours en phase avec les noms indiqués sur les bornes kilométriques. Il y a bien la boussole, mais elle aussi trouve ses limites. D'où parfois de gros détours qui ne nous font pas perdre la motivation de tenter les itinéraires bis, les coups suivants.
Les camions et bus kamikazes sont les rois de la route ; ils se doublent entre eux sans visibilité, se contentant de donner de grands coups de klaxon et nous faisant signe parfois de dégager pour leur faire place. Ce sont de vrais dangers publics et, par moment, il n'y a plus d'autre alternative que celle de faire une embardée sur le bas côté, ou alors de faire sa prière et fermer les yeux. Nous restons adeptes de la première solution.
En quittant le pays après tout ce temps passé sur les routes vietnamiennes, nous laisserons probablement derrière nous une petite partie de nos capacités auditives !
En plus de la circulation dense, nous retrouvons nos chers bambins aux "hello" hystériques.
A la fin de telles journées, nous en avons plein les mollets et la tête est prête à exploser ; il n'est même plus question de chercher un endroit où planter la tente ; quasi impossible de toutes façons à trouver, nous nous dirigeons directement vers le calme des petits hôtels.


Il nous semble que la propagande communiste est plus présente dans les hauts plateaux que dans le Nord-Vietnam. Nous voyons des affiches dans le plus pur style soviétique.







Après la ville de Buon Ma Thuot, nous retrouvons une très belle route de montagne avec peu de circulation, qui nous mène jusqu'à Dalat où nous sommes bien décidés à goûter la prodution vinicole locale !

Dans quelques jours, c'est le Têt (Nouvel An chinois), grande fête annuelle... La suite à la prochaine mise à jour...


Loïc, le 22 janvier 2009 à Dalat, Vietnam.


De l'eau dans le vert, du 25 janvier au 3 février 2009

Après nous être bien reposés à Dalat, nous reprenons la route, direction la mer. Nous pensions arriver le 26 janvier à Phan Thiet, petite ville de pêcheurs, pile-poil pour le Têt, le nouvel an vietnamien, sauf que... le 26, c'est le premier jour de l'année et que la fête c'est le 25 au soir... On va tout louper !

Après une bonne trentaine de kilomètres de descente et faux plats descendants, nous nous retrouvons encore une fois face à un interminable col, dans lequel on sue une bonne partie de l'après-midi. Et voilà la nuit qui tombe alors que nous sommes au milieu de la forêt. On arrive à se trouver un petit coin pour planter la tente et, comme d'habitude vers 20h, on s'endort dans un concerto de crapeaux, sans se douter que partout au Vietnam la fête bat son plein ! Et il paraît qu'ici le but est de faire le plus de bruit possible... Finalement, vu le niveau sonore ambiant, ce n'est peut-être pas un mal que nos oreilles aient échappé à ça.

Le lendemain, on commence l'année en beauté avec une de nos plus belles descentes : une petite route tout en lacets, où l'on s'amuse bien sur nos vélos. Retour à la civilisation et là, on commence à se dire que l'on a peut-être loupé la fête : dans les villages l'ambiance n'est pas comme d'habitude. Il faut dire que, pour les Vietnamiens, la fête du Têt est LA période de vacances (et pour beaucoup la seule) ; pendant une quinzaine de jours, le pays tourne au ralenti et les familles se retrouvent. Dans les villages que nous traversons, les gens sont tous chez eux et, comme ils vivent dehors, nous voyons partout des groupes de jeunes qui déambulent, et leurs parents qui jouent aux cartes ou trinquent devant leur maison.
Et nous, les deux petits touristes sur leurs drôles de vélos, inutile de vous dire que l'on a un sacré succès : pour un peu on se serait pris pour des coureurs du Tour de France. Jamais, depuis notre départ, on avait suscité autant d'enthousiasme !

En ce premier jour de l'année du buffle, nous retrouvons l'océan ! Bien sûr ça ne vaut pas les côtes finistériennes, mais ça nous fait quand même très plaisir. Et, cerise sur le gâteau, on se trouve même une petite clairière au milieu d'une forêt de pins pour planter la tente où l'on s'endort bercés par le bruit des vagues...

Mais nous approchons de Saïgon, plus grosse ville du pays, et même si nous allons l'éviter en la contournant, on sent qu'elle n'est plus très loin : les routes sont surfréquentées par des milliers de motos, les gens complètement excités et les "hellos" que l'on nous lance toutes les deux secondes sont vraiment de trop ! En plus, il fait une chaleur écrasante, qui nous épuise : jusqu'à 35° l'après-midi. On avait connu bien pire en Turquie et en Iran, mais ici l'air n'est pas sec et la sueur nous colle à la peau.

Heureusement, nous avons trouvé une potion magique : le jus de canne à sucre. Partout, sur le bord des routes, on voyait ces étranges machines. On se méfiait un peu des glaçons et, finalement, on a craqué ! Depuis on carbure à ça. Pour quelques centimes d'euros, on vous presse une canne à sucre dont on verse le jus dans un verre de glaçons : c'est frais, sucré et un peu acide : un régal !!!





Nous devons emprunter une portion d'une des plus grosses routes du pays, une sorte de 2 fois 2 voies où circulent côte à côte des bus, d'énormes poids lourds et des milliers de motos. En cette période de fêtes la circulation est abominable, les mobylettes font n'importe quoi, roulent vite et il y a beaucoup trop de monde sur la route. Nous sommes abrités derrière une barrière qui délimite une sorte de piste cyclable, bien contents qu'elle soit là.
Au Vietnam, le port du casque est obligatoire et les Vietnamiens respectent cette règle, mais très rares sont ceux qui en protègent leurs enfants. Sur cette route où l'on a vu 3 accidents (sans gravité heureusement), sur les motos, il y avait plein de petits bouts de 3 ou 4 ans, et même des nourrissons dans les bras de mamans qui roulaient, cheveux au vent, entre les camions...

Nous poussons un ouf de soulagement en arrivant dans le delta du Mékong, un lieu vraiment unique. Tant que l'on reste sur les gros axes (il y en a peu) il n'y a rien de spécial, à part les rizières. Mais, dès que l'on s'aventure sur le réseau secondaire, c'est un vrai bonheur. Ce qui commence comme une banale route de campagne peut, à tout moment, se transformer en piste parfois tellement étroite que deux vélos se croisent tout juste. Tout les trois kilomètres il faut passer des petits ponts et, régulièrement, au détour d'un virage, le chemin s'arrête net face à un cours d'eau : il ne reste plus qu'à prendre un bac. Autour de nous les campagnes sont superbes : du vert partout, des rizières d'un vert éclatant bordées d'arbres exotiques chargés de fruits tout aussi verts ; l'eau omniprésente et un calme rare dans ce pays...


A Vinh Long, petite ville au bord du Mékong, nous décidons de partir à la découverte d'une autre facette de la région en passant la journée sur l'eau, à bord d'une barque, avec un guide francophone pour nous tout seuls. Nous découvrons un monde parallèle avec un labyrinthe de canaux qui deviennent le seul moyen de transport durant la saison des pluies ; des maisons qui, derrière leurs facades banales, sont en partie construites sur pilotis au dessus du fleuve, et un marché flottant où les marchandises sont échangées sur les ponts des bateaux.
Nous ne sommes pas mécontents d'avoir eu recours à un guide pour cette excursion : outre les explications sur la vie autour du fleuve, nous avons été éclairés à propos de nos questions restées sans réponses pendant ces deux mois écoulés. C'était d'autant plus appréciable que, durant notre séjour vietnamien, nous n'avons eu que très peu de conversations poussées avec les habitants.


Après deux mois passés au Vietnam, nous allons prendre la direction du Cambodge. C'est la première fois que nous passons autant de temps dans un pays, mais nous ne nous y sommes pas ennuyés un seul instant. Le Nord, le Centre et le Sud sont tellement différents que, même sans franchir de frontières, on « voit du pays ».
Nous avons rencontré de nombreux voyageurs très déçus par le comportement des Vietnamiens, tout comme nous l'avons aussi été, et qui garderont une mauvaise image du pays. Alors qu'en deux mois, au fil des semaines, on a appris à les connaître et à les apprécier comme ils sont : roublards, mais toujours enthousiastes et le sourire aux lèvres...
Et nous nous sommes délectés de la beauté des paysages et de l'exotisme de chaque instant.

Corinne, le 2 février 2009 à Vinh Long, Vietnam.