Chine, le retour !
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Coco et Lolo en Chine, le retour, du 5 au 20 avril 2009

Comme prévu, nous quittons Luang Prabang en bus, vélos en soute. Après avoir été secoués comme dans un shaker toute la journée, nous arrivons à la frontière chinoise à Boten. De l'autre côté de la ligne, de nouveaux passagers montent dans le bus, des Chinois, et nous rappellent bien vite des souvenirs vécus il y a plus de cinq mois... voilà que ça braille, gueule, rumine et crache... Ce qui est frappant également, après avoir passé la frontière, c'est le nombre de parcelles cultivées, alors qu'il n'y avait quasiment rien dans la région du Laos que nous avons visitée.

Nous stoppons à Mengla, d'où nous recommencerons à pédaler le lendemain. Nous retrouvons l'atmosphère des villes chinoises de taille moyenne, propres sur elles, plutôt modernes mais encore dépaysantes pour les Européens que nous sommes. Tout de même, une particularité à Mengla : de nombreux petits salons ouverts sur rue, à la lumière rouge tamisée, à l'intérieur desquels les filles discutent en attendant le client. C'est la seule ville de Chine que nous ayons vue où la prostitution est aussi flagrante.

Une nuit de sommeil, puis nous voilà à nouveau couchés sur nos vélos pour une petite journée. Nous sommes le 6 avril, Corinne a 27 ans aujourd'hui ! En fin d'étape, et contre toute attente, nous trouvons une belle chambre pas chère du tout dans une toute petite ville, où nous pourrons préparer un apéro d'anniversaire chinois. Devant l'hôtel, nous faisons l'animation ; nous y sommes très bien accueillis, les gens sont chaleureux, comme nous avons déjà pu nous en rendre compte tout au long de la journée. Au cyber, on refuse de nous faire payer notre connexion Internet, et, au resto, on se voit offrir la bière !
Les jours suivants, cette gentillesse est toujours présente, que ce soit sur les vélos lorsque nous traversons les villages, ou bien lors des pauses. Ainsi, un matin, c'est un négociant en thé, en voyage d'affaires dans le Yunnan, qui nous offre le petit déjeuner en sa compagnie. Un autre soir, une famille nous permet de planter la tente sous un abri, puis nous fait partager son repas, arrosé, d'ailleurs ! Ou encore cet ingénieur forestier de Pékin qui nous invite à manger avec son équipe locale. Et encore beaucoup d'autres petites attentions et sourires tout au long du chemin.
Les enfants sont très curieux, mais souvent timides... sauf lorsqu'ils reviennent en groupe de l'école, comme on peut le voir sur la photo !
Quel changement comparé à la province du Guangxi, dans laquelle nous avions roulé en décembre dernier ; les rapports y étaient beaucoup plus froids, parfois même inexistants. C'est en tout cas ce que nous avions ressenti, même si nous y avions, bien sûr, fait quelques rencontres sympas.


Nous retrouvons avec plaisir la gastronomie chinoise, sans conteste la meilleure cuisine que nous ayons goûtée depuis notre départ, et tout ça pour trois fois rien. Et c'est encore plus délicieux lorsqu'il nous arrive de manger en compagnie de Chinois, car eux savent exactement quoi commander !
Pour le p'tit-dej', c'est soupe de nouilles tous les matins ou presque. Les Chinois aiment d'ailleurs y ajouter du tofu et des pommes de terre grillées. Il nous arrive aussi de trouver de bons petits pains cuits à la vapeur, fourrés à la viande ou au sucre mais, en général, il est difficile de le savoir à l'avance, alors surprise...
Pour l'anecdote : Corinne ayant une manière assez spéciale de tenir ses baguettes, il est courant que l'on nous apporte des fourchettes !













Dès le deuxième jour, ça monte dur, et les paysages changent, des cultures en terrasses apparaissent, d'abord du thé, puis au bout de quelques jours ce sont des rizières, de plus en plus belles au fur et à mesure que nous progressons. Souvent, ce sont des pans entiers de montagnes qui en sont recouverts. Nous observons les travaux dans les champs : irriguer, retourner la terre, repiquer le riz... On distingue facilement les terrasses abandonnées des nouvelles, dont l'élaboration suit vraisemblablement ce cheminement : brûler des parcelles de forêts, défricher, bêcher. Mais le revers de la médaille n'est-il pas les nombreux glissements de terrains dus à l'absence d'arbres pour maintenir la terre ?
Quoi qu'il en soit, c'est magnifique, et ça représente un travail de titan ! Sans doute l'un des sites les plus impressionnants qu'il nous ait été donné de voir depuis que nous pédalons. Nous apprécions ce mélange nature/main de l'homme, tellement gigantesque.

Vous l'avez compris, le Yunnan est une région superbe (si l'on met de côté les amoncellements de détritus dans les villages, comme partout en Chine, je pense) avec ses montagnes et ses cultures en terrasses. Mais ça ne s'arrête pas là. Dans cette province, vit une grande concentration de tribus et, chaque jour, nous croisons des femmes vêtues de leur costume traditionnel, et traversons des villages où le superflu n'a pas sa place. Les traditions sont préservées. C'est d'ailleurs intéressant de voir les différences entre les tribus, au fil des kilomètres parcourus, reconnaissables aux changements de tenues, toujours hautes en couleur !






À force de monter sans cesse, nous fatiguons, et même si la première semaine nous avons droit à une série d'orages accompagnés de pluies et de brouillard, la chaleur revient ensuite. Macérer dans la transpiration, solliciter à hautes doses les muscles, avancer à une allure d'escargot, tout ceci fait parfois perdre la motivation. Terminer la route en bus devient tentant... j'en viens même à mettre en pointillés notre descente de la Norvège. Mais, finalement, c'est comme en mer, où plusieurs fois je me suis dit "qu'est-ce que je fous là, on ne m'y reprendra plus", pour finalement devenir co-propriétaire d'un voilier ! Alors continuons !
Mais indépendamment de notre bonne volonté, notre moyenne journalière est bien plus basse qu'à l'accoutumée, et nous oblige à revoir notre copie : nous n'aurons pas le temps d'aller jusqu'à Kunming à vélo, nous devrons nous arrêter à Yuang Yang et terminer en bus. Mais pour nous, c'est déjà un défi de rallier Yuang Yang !
Il nous arrive parfois de penser à l'assistance électrique du vélo de notre ami Guillaume, qui pourrait être envisagée dans ces contrées : les hôtels sont vraiment bon marché, il est donc possible de recharger la batterie facilement. Bien sûr, on perd alors la satisfaction d'avoir gravi la montagne à la force des mollets...

Heureusement, qui dit montée dit descente. Parfois, nous sommes bien déçus de ne pas pouvoir en profiter lorsqu'après 30 kilomètres d'ascension, la descente du col consiste en une piste caillouteuse sur laquelle nous roulons entre 10 et 20 km/h pour ménager la mécanique. Mais lorsque la route est belle, à nous le pilotage (surtout pour moi !), nous nous régalons, d'autant plus que, depuis le départ de France, les routes de montagne du Yunnan sont les plus sinueuses que nous ayons connues !

Cependant, gare aux routes humides, j'en ai fait l'expérience : au taquet dans un virage, l'asphalte s'est dérobé sous ma roue arrière, le vélo s'est couché (quoi de plus normal pour ce type de vélo me direz-vous), le pilote avec. Belle glissade, un peu les mêmes sensations que sur la neige au sport d'hiver, sauf que là ça chauffe beaucoup ! Au final, j'ai été chanceux, juste bien égratigné à plusieurs endroits, ainsi que sur une sacoche (et le porte-bagages en alu qui s'est affaibli et a lâché quelques jours plus tard, mais c'est désormais réparé). Et, sacrilège : la bague surmontée d'un triskell que j'avais achetée au Laos (il est bien connu que les Celtes ne connaissent aucune frontière) est méconnaissable. Que mes parents se rassurent, désormais je suis plus prudent et actionne les freins avant d'entamer une courbe !


Concernant le couchage, nous pensions retrouver dans le Yunnan le rythme du camping sauvage, mais cela s'avère très difficile le long de la route suivie : terrain toujours en pente, boisé ou cultivé. Mais, heureusement, les petits hôtels sont toujours abordables, et on en trouve régulièrement. Alors finalement nous en profitons ; nous renouerons avec le bivouac en Mongolie.


Nous touchons finalement au but en arrivant à Yuang Yang, bien contents ! Dans cette ville, nous rencontrons Liza et Ed, qui sont respectivement russe et anglais, et qui parlent un français impeccable. Ils vivent les derniers mois d'un voyage dont le thème est la rencontre des tribus. Nous passons deux soirées en leur compagnie ; anecdotes fascinantes.
Ils nous apprennent d'ailleurs que le lendemain se tient un marché à ne pas manquer, toutes les tribus voisines s'y rendent.

Nous assistons au fameux marché qui, effectivement, mérite plus qu'un coup d'œil. Différentes ethnies y sont rassemblées, c'est animé et coloré. Et même si la ville connaît les prémices du tourisme, le marché garde entièrement sa forme originelle et n'est nullement déformé par de quelconques stands à souvenirs. Corinne y touve son bonheur en achetant les chaussures typiques des paysannes du Yunnan, qui lui serviront pour les semaines piétonnes à venir. Elle va faire sensation à Pékin, et peut-être même lancer une nouvelle mode ?



Un bus nous conduit à Kunming, capitale du Yunnan, et voilà déjà un avant-goût de Pékin. Grandes avenues dotées de larges pistes cyclables pour les nombreux vélos et scooters, buildings, propreté impeccable... Cela contraste énormément avec ce que nous avons vu depuis notre départ de Mengla ; nous voilà de retour à la grande ville !

À Kunming, nous dormons dans une auberge de jeunesse qui reçoit TV5 Monde, et, par chance, Thalassa y est diffusé : un numéro spécial sur la pointe finistérienne. On y voit l'Aber-Ildut, mais malheureusement "Moana" n'y apparaît pas. Par contre on reconnaît David travaillant sur le sous-marin "Le Triomphant" ; la star !


Ce soir, nous partons pour 40 heures de train à destination de Pékin. Au programme : lancer la procédure d'obtention du visa russe, puis accueillir Annick et la Mamounette en fin de semaine pour les vacances :o)


Loïc, le 21 avril 2009 à Kunming, Chine.


Coco et Lolo en vacances avec la Mamounette et Annick, du 26 avril au 9 mai 2009

Depuis le temps qu'on vous en parlait, ça y est elles sont venues ! La Mamounette et Annick ont donc passé 15 jours avec nous à découvrir Pékin et ses environs. Elles sont arrivées telles des mères Noël avec des valises pleines à craquer, et ensemble nous avons visité à un rythme d'enfer. Nous qui pensions avoir deux semaines de vacances, elles sont reparties en laissant Coco et Lolo aussi fatigués qu'après deux semaines à vélo dans les montagnes du Yunnan !


Un grand merci à elles d'avoir traversé la moitié de la planète pour venir nous voir. Ca fait du bien de retrouver la famille !
Nous leurs avons proposé de vous raconter nos aventures ci-dessous.

De notre côté nous prenons demain 2 trains successifs pour Oulan-Bator en Mongolie. Nous avons "perdu" un peu de temps à vouloir prendre un bus dont les soutes s'avèrent être pleines tous les jours... Ah non, changement de dernière minute, impossible de mettre dans nos 2 trains les vélos, à moins de les attendre entre 5 et 10 jours à la frontière... Heureusement Yue, un étudiant chinois (qui fait ses études à Lyon ! ) très sympa, nous aide pendant plus d'une heure ; il n'y a qu'une seule solution, prendre le train international pour Oulan Bator, certes direct, mais 2 fois plus cher !

Coco et Lolo, le 12 mai 2009, encore à Pékin, Chine.


Les impressions de la Mamounette, du 26 avril au 9 mai 2009

Semaines très dépaysantes à Pékin et ses environs. On commence par deux jours à Xi'an pour visiter son Armée Enterrée et son quartier musulman où l'on a beaucoup apprécié le souk très pittoresque. Nous avons aussi parcouru les remparts de la ville... en tandem ! Une grande première pour nous 4. Le tout avec un aller retour de nuit en train couchette. L'aller en couchette dure : bon contact avec les autres voyageurs, et le retour en couchette molle : une cabine pour nous quatre, on s'y sentait presque isolés en comparaison de l'aller.


Dans Pékin beaucoup de superbes temples, mais aussi la vision d'un mode de vie différent avec leurs jeux dans les parcs : chant, gym, sport et danse (finalement pas si éloignée de la gavote bretonne, j'ai fait un petit essai avec une chinoise) ; partout des petits magasins ouverts sur la rue, avec le marchandage obligatoire ; et la nourriture très particulière et délicieuse que l'on mange à la baguette ! 15 jours sans fourchette !
J'ai aussi tenté la prommenade à vélo dans Pékin avec Corinne. Il faut suivre les régles du pays et ici ce sont les bus et les taxis qui ont priorité partout !

Et pour clore le tout, un parcours de 4h sportif et épuisant sous le soleil de la muraille de Chine. Ca en vallait la peine.

En bref des vacances superbes avec deux guides merveilleux !

La Mamounette, le 8 mai 2009, à Pékin, Chine.


Les impressions d'Annick, du 26 avril au 9 mai 2009

Quinze jours à la découverte de Pékin et ses environs en compagnie de Coco et Lolo qui ont fait un maximun dès le début pour nous offrir un séjour passionnant : nos fameux globe-trotteurs sont experts pour naviguer dans des endroits typiques, ce qui permet un excellent contact avec les habitants.

J'ai la tête pleine de scènes agréables. Dans le désordre, je commence par la Cité Interdite au centre de la ville, fleuron de l'architecture chinoise. Puis la place Tian Anmen, imposante, où nous avons flané un 1er mai parmi une foule grouillante et joyeuse venue célébrer la fête du travail et honorer Mao Tse-toung.
Nous avons exploré les hutongs, les quartiers traditionnels en voie de disparition au profit d'un modernisme envahissant. Ces ruelles typiques du vieux Pékin fourmillent de petits restaurants (cuisine un peu grasse...).

J'ai apprécié les flâneries dans les nombreux parcs. Les pékinois s'y détendent en dansant (femmes très gracieuses), et les chants et la musique qui les accompagnent nous ont charmés. Tout semble vécu dans la bonne humeur et le temps parait léger.
Je n'oublie pas le gigantesque Palais d'Eté, hâvre de paix où l'on trouve sérénité et beauté autour du grand lac de Kunming, avec ses pagodes aux toits de tuiles vernissées nichées parmi les arbres.
Les monuments, les temples, les jardins sont souvent désignés de noms évocateurs : sagesse, harmonie, tranquillité...

Nous avons aussi visité la fameuse armée en terre cuite de Xian (agréable surprise du voyage en train couchette, très pittoresque en compagnie de personnes calmes) et fait une balade sur les remparts de la ville ( en tandem avec Loïc, belle experience).

Pour clore ce séjour dépaysant, escalade de 4 heures à la Muraille de Chine sous un grand soleil. Génial, nous avons dominés des massifs montagneux magnifiques.



Les Pékinois sont placides et très affables avec nous Européens. Je reste avec une impression d'harmonie entre ce que la Chine devient, ouverte au monde, et la grande civilisation chinoise que nous n'avons pas fini d'explorer et d'apprendre.
Beaucoup de raffinement, j'ai encore mille trésors à voir musée, temples, et le reste des grandes régions, surtout le Yunnan que Coco et Lolo ont tant aimé.

Annnick, le 8 mai 2009, à Pékin, Chine.