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Pêche aux infos pratiques


De la piste en car-couchettes, puis en train T70 Ürümqi-Pékin, du 12 au 17 novembre 2008

Le passage de la frontière terminé, nous remontons dans notre car-couchettes. La nuit tombe vite, nous ne verrons pas beaucoup le paysage.
Les routes semblent meilleures : il y a de larges 4 voies. Mais ça ne dure pas... Vers 21 h, la route stoppe net et nous démarrons l'ascension d'un col sur une piste caillouteuse et pleine de trous. On se croirait dans un panier à salade ; nous sommes secoués dans tous les sens et, par moment, on décolle comme des crêpes... Cela dure trois bonnes heures. Trois heures durant lesquelles on entend, juste en dessous de nous, nos vélos pleurer et nous appeler au secours. On se demande dans quel état on va les retrouver. Heureusement, Lolo les avait bien calés et à l'arrivée ils seront indemnes.
Par la fenêtre, un superbe spectacle s'offre à nos yeux : nous sommes entourés de montagnes enneigées, éclairées par la lune qui, cette nuit-là, était pleine. Paysage irréel...

La route reprend, et nous pouvons enfin dormir.
Quand on se réveille, le car vient de s'arrêter. Il fait à peine jour, et toujours aussi froid. On empile les pulls et les pantalons et on part à la recherche d'un hôtel. Mais au fait, c'est par où le centre ? Comment on demande ça en chinois ? Heureusement deux jours plus tôt on avait regardé un peu sur Internet les auberges de jeunesse en Chine. On avait même fait une photo de l'écran avec une adresse à Ürümqi, écrite en chinois. On arrête un couple de passants qui nous indique la direction. Le centre fourmille d'hôtels très bien pour 10 à 15 €.
On se pose et on part à la découverte de la ville.


Dans les rues, c'est plutôt... animé ! Des gens partout et à chaque coin de rue des haut-parleurs par lesquels les commerçants hurlent les bonnes affaires du moment. Pour s'y retrouver c'est pas simple. Tous les panneaux et les devantures sont écrits en chinois et doublés en... arabe ! Avec ça on est sauvés !






En fait le Xinjiang, la région où nous nous trouvons, fait partie de la Chine, mais ce n'est pas vraiment la Chine. D'ailleurs elle a un statut équivalent à celui du Tibet. La transition avec l'Asie centrale se fait donc en douceur...

Nous retrouvons aussi les joies de la société de consommation. Bien loin des petites échoppes d'Asie centrale où tout est vendu non conditionné, ici c'est plutôt les supermarchés et le suremballage comme chez nous. D'ailleurs on est dépaysés mais, finalement, très vite rattrapés par une réalité...

Autre découverte, la sale habitude qu'ont les Chinois de cracher. C'est assez impressionnant. Ils passent leur temps à ça. Ils vont chercher leurs mollards bien profond en faisant plein de bruit et crachent. Et ça où qu'ils soient : dans la rue, au resto, à la gare (en intérieur, ils crachent dans les poubelles). J'ai vachement de mal à m'y habituer.

Nous nous rendons également compte que, dans ce pays, la nourriture est extrêmement importante. On va se régaler... Dans les restos où l'on mange pour trois euros à deux, les cartes sont aussi grosses que des livres et tout en images, ce qui est très pratique ! Par contre, surprise pour nous, les Chinois mangent très, très épicé !








Ce n'est pas tout de flâner dans les rues et dans les bazars (qui ici sont couverts et impeccablement propres et ordonnés), il faut aussi acheter des billets de train. Quelle affaire ! Pour entrer dans la gare il faut passer au détecteur, et des tas d'agents veillent. Le hall où sont les guichets est immense et bondé. Il nous faudra faire une heure et demie de queue pour y accéder, et pour se faire comprendre malgré la bonne volonté du personnel ; c'est vraiment très très compliqué. En plus, on apprend que nos vélos ne pourront pas voyager avec nous ; ils devront aller dans un wagon-bagages que l'on n'arrive pas à trouver. Ça promet !!!

Notre train part à 20 h, mais dès 15h30 on est à la gare et on fait bien. On trouve le service des bagages où personne ne parle anglais et où on nous donne à remplir un formulaire en chinois... Heureusement, on trouve un gars qui connaît quelques mots d'anglais pour nous aider.
On a choisi de ne pas emballer nos vélos afin que les manutentionnaires les voient et y fassent plus attention ; mais quand on les voit manipuler les cartons, on commence à avoir peur. On arrive à faire comprendre à l'un d'eux que certaines pièces sont très fragiles (les dérailleurs) ; le voilà qui s'en va et revient sourire aux lèvres. Il a trouvé LA solution : un bel autocollant « fragile » qu'il colle sur nos sièges. Puis, très content de lui, le voilà qui amène le vélo de Loïc vers l'entrepôt. Sauf qu'il n'a pas très bien compris comment fonctionne le guidon et qu'au bout de cinq mètres notre vélo « fragile » se retrouve par terre. Ça commence bien.

Pour la première fois du voyage on se dit que, quand même, l'avion nous aurait évité bien des tracas et fait économiser de l'argent et du temps. A chaque fois que nous prenons le train ou le bus on court toujours le risque d'avoir de la casse sur les vélos.
Mais bon, comme diraient SR et Mélanie, il faut penser à ce que dit Nicolas (Hulot bien sûr) !
Voilà, pour les vélos, c'est réglé. On ne sait pas si le wagon-marchandises est accroché à notre train ni quand il arrivera à Pékin ; mais bon, il nous faut aussi trouver notre wagon.
Et puis, il faut réussir à trimbaler toutes nos sacoches (25 et 35 Kg) jusqu'à la gare, puis jusqu'au train. Malgré une organisation très différente de la nôtre et une foule incroyable, on y arrive, on trouve nos couchettes. Ouf !!!

Quand on voit les couchettes, on n'est pas déçus. Imaginez un compartiment de 66 couchettes, ouvert. Il y a des petits boxes de six lits mais sans portes. Et on ne tient assis que sur les couchettes du bas (bien sûr nous, on est tout en haut !). Il y a quand même une petite tablette et deux sièges face à chaque box.
Le train démarre et une fille à côté de nous commence à jouer avec son portable. La voilà qui le met en haut-parleur avec une musique bien disco et qui chante en chœur (elle a même prévu une batterie de rechange)... C'est parti pour 45 heures de voyage !

Finalement le trajet se passe très bien et vite. La miss éteint son portable, les gens et même les enfants sont calmes, chacun suit son petit train-train on respectant les autres. Ceux des couchettes du bas laissent les autres s'asseoir dessus en journée et, même si nous sommes les seuls touristes du wagon, nous ne faisons pas l'animation. Les Chinois sont très discrets. Nous passons donc notre temps a dormir, lire (merci à Bastien d'Almaty qui nous a donné deux livres en français), manger des nouilles chinoises et boire du thé (il y a de l'eau bouillante à volonté) et regarder le paysage.
En fait, le trajet dure un peu moins longtemps que prévu. Au bout de seulement 42 heures nous sommes à Pékin.

Corinne, le 26 novembre 2008 à Pékin, Chine.



Pékinoiseries, du 17 au 28 novembre 2008

Pékin est une ville agréable, on ne peut pas s'y ennuyer. Il y a toujours quelque chose de nouveau à voir dans les rues, parcs et places. Je les nomme les pékinoiseries. Il y en a de toutes sortes. Brochettes de scorpions (encore vivants bien sûr), cours particuliers de saxo dans un couloir de métro, mouvements de zen'attitude guidés par un sabre ou une raquette, flottement gracieux de rubans tournicotant, danses, lecture de journaux sur les panneaux d'affichage, sarbacanier-dresseur-lanceur d'oiseau (il lance l'oiseau puis tire une graine à la sarbacane, que l'oiseau récupère en plein vol avant de venir se poser sur le bras de son maître), cerfs-volants planant à des hauteurs vertigineuses, lanceur-rattrapeur de cerceaux, badminton version pieds (sans raquette), joueurs de cartes et dominos, le tout sur fond musical. Les Chinois sont très sympas, et même si nous ne parlons pas leur langue il y a toujours moyen de communiquer un peu. Et ils sont heureux de voir que l'on s'intéresse à ce qu'ils font. C'est ainsi qu'ils m'ont invité plusieurs fois à tester leurs jeux dans les parcs ; à tous les coups, je me suis bien amusé !




Il est facile de circuler à vélo dans la ville. Normal me direz-vous, c'est le pays du vélo ! N'empêche que la tendance semble s'inverser : alors qu'en France le vélotaf fait des émules, en Chine, la voiture remplace de plus en plus le vélo. C'est d'ailleurs les 4-roues qui ont priorité sur les piétons et les bicyclettes, même lorsque le feu est vert pour ces derniers. Rrrrrr.
En tout cas il y a des pistes cyclables partout, c'est agréable et sécurisant, même si en périphérie cela devient moins vrai : les voitures roulent ou se garent dessus !
Autant à Ürümqi il n'y avait presque pas de vélos, autant ici il y en a partout, un bon nombre sont électriques (c'est tout bon Guillaume, tu peux venir à Pékin !), d'autres sont pliables tout rikiki, et bien sûr les vieux vélos chinois et triporteurs. On pourrait se croire sur les pistes cyclables de l'île de Ré, un week-end de Pentecôte : regarder dans le rétro avant de doubler, slalomer entre les vélos, etc.
Les motos sont très rares, on ne voit que des vélos-moteurs électriques, ça fait du bien aux oreilles et à la planète !



Les trois premiers jours, en guise de visite, nous nous contentons des photos de Pékin exposées dans les couloirs du métro. Nous avons tellement d'affaires à régler auparavant. Je ne sais pas comment se débrouillent les autres voyageurs, mais nous ça nous prend un temps fou : dégoter un hôtel convenable, pas trop cher, s'occuper du visa vietnamien, trouver un dentiste pour Corinne (en fait elle n'a rien, c'est simplement le thé qui lui tache une dent), se procurer des médocs anti-paludisme pour l'Asie du sud-est (heureusement, doc Elli nous conseille à distance), remplacer mon matelas défectueux (heureusement, le magasin "Au vieux campeur" le prend à sa charge), changer la transmission des vélos qui, après 10 000 km, est bien usée, acheter des billets de train pour le sud de la Chine, se renseigner un peu sur le Vietnam, choisir et acheter un nouvel appareil photo (le petit Olympus ne nous donnant pas satisfaction)... liste non exhaustive bien entendu !

Grâce à Chen, nous emmenons nos vélos chez un bon marchand de cycles ; il nous propose même de faire le montage des nouvelles chaînes, cassettes, galets et plateaux... Ils sont sept à s'activer (plus ou moins selon les mécanos) autour des vélos ; on se croirait dans un stand de formule 1 ! Super boulot, du rapide. Bien que formé par mon chef mécano Mik, ça m'aurait pris un max de temps.


Mais au fait, qui est Chen ? C'est un bentrider chinois (sans doute même le seul) qui roule en trike, et qui essaie de promouvoir le vélo-couché dans son pays. La boutique familiale est juste à côté de l'hôtel, il est donc venu nous voir quand il nous a vus passer. Il parle bien anglais et a donc pu nous expliquer plein de choses intéressantes, et nous a également rendu service à plusieurs reprises. Merci Chen !



Nous sommes bien contents de pouvoir enfin commencer réellement la visite de la capitale (mais par intermittence, il y a encore des affaires à régler...). Il y a de quoi faire : la beauté des temples boudhistes et confucianistes, le calme des parcs, les déambulations dans les hutongs (vieux quartiers). Par endroit, il y a des flots de touristes, la plupart chinois, ça nous saute donc moins aux yeux, sauf quand ils s'amassent en gros tas pour se mitrailler en photos devant tel ou tel monument !
La veille de notre départ, nous visitons la Cité interdite : immense palais impérial transformé en musée depuis le début du siècle dernier. Vraiment impressionnant et magnifique, se perdre autour des innombrables temples, palais, cours et jardins, l'œil attiré par les couleurs pourpres, jaunes et vertes, les toits aux formes si caractéristiques des demeures chinoises, les dragons et les éléphants sculptés dans le bois ou la pierre... c'est l'émerveillement, mais le froid nous dicte de ne pas rester traîner plus longtemps que nécessaire !


Lors de la visite d'un temple tibétain nous sommes tombés par chance sur une cérémonie religieuse, en voici une petite vidéo.

Le contraste est frappant lorsque l'on entre ou sort des hutongs, entourés de buildings et d'artères pleines de circulation. On a l'impression d'être dans un petit village perdu dans la jungle urbaine. Ces vieux quartiers traditionnels sont tantôt faits de jolies maisonnettes, tantôt de taudis, qui forment un vrai labyrinthe de venelles. Malheureusement les hutongs disparaissent petit à petit pour laisser la place aux barres d'immeubles "nouvelle génération", très hautes, très brillantes...


Une découverte à Pékin : l'alliance française. On y trouve une librairie, une médiathèque et un cinéma. Nous y passons donc un peu de temps. Nous assistons même à deux séances de cinéma, mais plutôt décevantes (pour ne pas dire des navets !) : "Le pacte des loups" et "Les revenants". Les Chinois vont se faire une drôle d'idée du cinéma français !


Et puisque Corinne y tient, voici la photo d'un chien pékinois, on en voit partout !

Loïc, le 27 novembre 2008 à Pékin, Chine.



Coco et Lolo remontent sur leurs vélos, du 1er au 7 décembre 2008

Il est temps pour nous de quitter Pékin. Avant d'aller à la gare nous passons dire au revoir à Chen (vous vous souvenez, le cycliste couché chinois qui nous a bien aidés) et nous repartons avec un chouette cadeau : une poche à eau résistante comme celle que nous avions et qui, en fait, était un peu juste en capacité. Il ne pouvait pas nous faire plus plaisir ! Il nous propose aussi un dérive-chaîne, en insistant un peu, mais on en a déjà un.

Nous voilà donc partis pour une traversée nord-sud de la Chine. Cette fois-ci, c'est « seulement » 28 heures de train qui nous attendent...
Là encore, ça passe relativement vite, c'est amusant d'observer les Chinois voyager. Dans le train, leur principale occupation c'est manger. A peine arrivés dans le wagon, ils ouvrent leurs valises et en sortent des pâtes chinoises, des gâteaux, des fruits et aussi des cuisses de poulet et des œufs sous vide. Et pour ceux qui n'ont pas embarqué assez de provisions, des vendeurs passent régulièrement dans le couloir ; et aux arrêts dans les gares on trouve de quoi manger sur les quais.
Les parties de cartes aussi vont bon train. Et puis le vendeur de « souvenirs » passe dans les wagons avec tout un bric à brac : toupies lumineuses et musicales pour les petits, coffrets d'herbes médicinales, sacs... Les gens l'arrêtent, comparent, hésitent et achètent...

Terminus à Nanning, à environ 300 km de la frontière vietnamienne. Il est 22 heures, mais le centre ville est en pleine effervescence. Du monde partout, plein de boutiques ouvertes et des néons qui clignotent dans tous les sens... C'est impressionnant.

On récupère nos vélos en parfait état et avec les pédales qui les démangent, mais on les fait patienter un jour de plus. Loïc doit donner un coup de main au père Noël qui est vraiment nul en informatique...
Cela nous laisse un peu de temps pour voir la ville de jour, et c'est incroyable ! Des boutiques partout, des KFC et des Mac'Do à gogo, des centres commerciaux de 4, 5 ou 6 étages tous les 500 mètres et quand y en a plus y en a encore : ce qui me semblait être des tunnels pour traverser la route sont en fait les entrées d'un immense souterrain rempli de boutiques : même Sansan la pro du shopping ne viendrait pas à bout d'un truc pareil.
Partout une foule grouillante qui a la fièvre acheteuse... et ça se voit : ils sont tous très « tendance ». A chaque coin de rue on a l'impression de voir les « Tokyo Hotel » : voilà qui plairait à ma binôme Chantal, mais c'est vraiment pas une ville pour Coco et Lolo !
On est donc doublement contents de remonter sur nos vélos.



A peine sortis de la ville, c'est le choc : de la verdure partout, des femmes avec le chapeau vietnamien, des buffles, des forêts de bananiers. Même si on a beaucoup de mal à trouver notre chemin (plus tard ce sera un jeu d'enfant de s'orienter grâce à la carte en chinois que l'on nous a offerte) et même si le trafic est dense sur la route, on est bien contents.
On trouve un petit coin dans un champ de bananiers pour passer la nuit mais, le lendemain matin, Loïc, qui trouvait que quelque chose clochait sur son vélo, se rend compte que sa nouvelle chaîne est un peu courte. Rien de grave, il suffit d'ajouter quelques maillons. Sauf que notre dérive-chaîne (outil indispensable à cette opération) s'est disloqué avec les vibrations du vélo et qu'une pièce manque. En ce moment précis, on repense à Chen...
Au village le plus proche, malgré la bonne volonté d'un groupe de vendeurs de motos, pas moyen d'arranger ça. Retour à la case Nanning...
Là-bas, avec l'aide d'un cycliste chinois, qui passe une bonne partie de son après-midi à nous guider dans la ville, nous trouvons ce qu'il nous faut. Loïc en profite pour faire examiner le moyeu arrière de son vélo qui ne tourne plus très bien : petite séance de nettoyage.



Et c'est reparti. Cette fois pour de bon !
Nous quittons la route passante pour une petite route de campagne absolument superbe : quasiment pas de circulation, et des paysages à couper le souffle. Nous roulons entourés de pics calcaires couverts de verdure, de bananeraies et d'immenses champs de canne à sucre. Et le soir, nous trouvons des petits coins tranquilles où planter la tente.
Deux détails nous gâchent un peu le plaisir de retrouver notre vie de cyclo-touristes : notre réchaud qui ne fonctionne plus et le traitement contre le palu que nous venons de commencer et que l'on supporte mal (il est photo-sensibilisant).

Les villes et villages que nous traversons jurent avec ce décor paradisiaque. Ils sont moches et sales : de grandes et hautes bâtisses pas du tout intégrées dans le paysage, des détritus qui s'empilent... Nous ne nous attardons pas dans ces endroits, on est bien mieux sur la route.

En ce moment, c'est la récolte des bananes. Elles ne sont pas encore tout à fait mûres mais elles sont cueillies vertes pour être exportées.
Nous traversons une petite ville où il y a un véritable embouteillage de triporteurs chargés de bananes... Ils sont des dizaines à venir vendre leur récolte.
Dans les champs, ils sont nombreux à couper la canne à sucre qui s'empile sur le bord des routes avant d'être chargés sur des camions. A notre passage, ils lèvent tous la tête et nous regardent passer d'un air enjoué. Souvent l'un d'entre eux lance un « hello », qui provoque l'hilarité générale.
Sur cette route de campagne, les Chinois étaient très souriants et semblaient amusés de nous voir pédaler, mais rien à voir avec la chaleur des rencontres avec les habitants des pays musulmans. Ici la population est beaucoup plus distante.

A Nanning et dans ses environs, nous nous sommes sentis, pour la première fois au cours de notre voyage, indésirables : des indigènes qui observent nos vélos en nous ignorant superbement, des regards incroisables, des passants qui ne veulent pas nous parler, un « fuck you » hurlé du fond du cœur d'une voiture qui nous double, des hôtels qui ne veulent pas de nous car on est touristes. Cela reste cependant une petite minorité ; même à Nanning beaucoup de gens nous souriaient, nous saluaient et nous disaient « super le vélo » en levant le pouce.
Dernière petite chose sur la Chine : jamais nous n'avons eu autant de difficultés à communiquer dans un pays. Comme si leur logique était différente de la nôtre au point que même le langage universel des gestes ne permettait pas de nous comprendre. Dans tous les pays traversés jusqu'à présent, on avait la possibilité d'expliquer le but de notre voyage et de discuter un peu avec les gens. Ici on en est restés à "bonjour, merci". Ce sera notre déception.

Après cette introduction à l'Asie du sud-est, c'est avec plaisir que nous nous apprêtons à passer la frontière vietnamienne.

Corinne, le 8 décembre 2008 à Lang Son, Vietnam.