Comment faites-vous pour :
- Laver votre linge ?
Coco : Comme nos mamies : à la main ! Et c'est qui, qui s'y colle ? Ben, c'est moi (bon pour sa décharge, Lolo, il répare TOUTES les crevaisons, même les miennes. À vrai dire, je n'ai pas collé une rustine depuis que l'on est partis...).
Alors, quand j'ai de la chance, dans les hôtels, ils nous prêtent une bassine mais, sinon, c'est comme quand on se lave en bivouac : la bassine pliable dans le casque. Bassine toute petite (5 litres) où entrent un pantalon et 2 paires de chaussettes, ou 2 T-shirts et 3 culottes... Bref, ça prend du temps.
Heureusement, il y a quelques mois, j'ai trouvé une super solution : quand on a une vraie bassine, je fais comme les vignerons, avant : les deux pieds dedans et je presse et je presse. Ça va trois fois plus vite et c'est plus efficace.
Mais, quand même, vivement que l'on retrouve l'odeur de la lessive et de l'adoucissant. A notre retour, pas de noix de lavage pendant au mois 3 mois !
Lolo : Bon, faut quand même pas oublier qui se coltine la corvée d'essorage des pantalons et des polaires, et qui étend tout ça sur un fil à linge fixé comme on peut... d'ailleurs la spécialité de Corinne est d'oublier le fil en quittant la chambre d'hôtel !
- Trouver de l'eau potable (et de la bière potable) ?
Coco : Pour l'eau, c'est plus simple... Là où il y a des gens, il y a de l'eau. Le problème c'est que les estomacs de Coco et Lolo ne sont pas aussi résistants que ceux des Ouzbeks, par exemple.
Heureusement, y a Katadyn qui fabrique un
filtre céramique qui rend l'eau potable. Cela nous permet de ne pas dépenser des fortunes en eau minérale et, surtout, de ne pas être dépendants des boutiques. Grâce à ce filtre, on peut boire n'importe quelle eau... et c'est bien pratique.
Lolo : Malheureusement Katadyn ne fabrique pas de tireuse portative, il faut donc rechercher les épiceries et restaurants pour trouver la potion !
Technique
- Est-ce que la réparation du porte-bagages de Loïc tient le coup ?
Lolo : Impeccable ! La réparation a été faite avec soin à notre entrée en Turquie ; rien à signaler depuis.
- Il paraît que le point de fragilité se situe, entre autres, au niveau des tringles qui transmettent les mouvements du guidon à la roue avant et de l'amortisseur (cf Matthieu MONCEAUX). Avez-vous rencontré des problèmes avec ces éléments ?
Lolo : Effectivement j'ai du jeu au niveau des rotules sur la bielette de direction, ainsi qu'au niveau de la fixation du guidon sur le cadre. Mais tout cela va rentrer dans l'ordre, Cycles Zen nous envoie des pièces de rechange. Ma suspension couine un peu sur les bosses, à part ça pas de souci d'amortisseur.
Corinne n'a aucun problème sur son vélo, peut-être parce qu'il est équipé d'une fourche à suspension qui épargne la bielette ? Ou alors comme me suggère Cycles Zen, que les femmes sont peut-être plus douces avec la mécanique...
- La réparation des vélos couchés était-elle aussi facile (pièces et main d'œuvre) à faire que sur des vélos droits ?
Lolo : Oui, c'est la même chose, hormis la tringle de direction, le tube de chaîne (qui s'use sur mon vélo) et la chaîne 3 fois plus longue que sur un vélo classique. Petit inconvénient : on ne peut pas retourner le vélo pour travailler facilement dessus, il faut le coucher (normal pour ce type de vélo !).
- Les soucis techniques rencontrés ne vous font-ils pas regretter le choix des modèles, voire des vélos couchés à la place des vélos droits pour la cyclo-rando autour du monde ?
Lolo : Nous ne regrettons pas le choix des vélos couchés : c'est vraiment appréciable pour un long voyage, on est moins cassé à la fin de la journée. En descente, ça offre de très bonnes sensations, et c'est agréable de pédaler sur un engin inhabituel. De plus, ce côté original facilite bien souvent le premier contact avec les personnes que nous croisons sur la route.
Pas de regret non plus pour le choix des vélos : très faciles d'accès, robustes (cadre en acier, certes plus lourd que de l'alu), passe-partout. Un bémoFl pour le modèle de Corinne : l'angle de braquage est bien moins important que sur le mien.
A refaire, je choisirais peut-être un guidon haut fixé directement sur la potence (pas de tringle), ou j'installerais une fourche à suspension pour préserver la tringle de direction. Je veillerais aussi à vérifier que le porte-bagages soit en acier et non pas en alu (plus simple et plus économique à ressouder) !
Coco : Moi, je ne m'occupe pas de la mécanique vélo mais, en tout cas, je ne regrette vraiment pas notre choix. Quand je repense à notre périple en Irlande sur vélo normal, avec mal aux fesses, aux poignets, au cou... Alors que là, sur nos vélos, qu'est-ce qu'on est bien... Un seul défaut : il faut pédaler quand même !
Comparaison avec les prévisions :
- Aviez-vous imaginé avant de partir que ce serait aussi dur physiquement ?
Coco : Ceux qui me connaissent le savent bien, je suis tout sauf une sportive, alors en partant voyager à vélo, dans des régions montagneuses en plus, je m'attendais bien à en baver. Et, effectivement, pour en baver, j'en aurai bavé. Je me souviendrai longtemps des montagnes croates, monténégrines, bulgares et turques, mais c'était tellement beau, et puis même si on passe des heures à les monter en râlant, arrivée en haut y a la descente à venir.
Ce qui me faisait très peur, c'était de ne pas supporter le camping sauvage à long terme mais, finalement, ça aussi on s'y fait très bien. C'est juste un pli à prendre. Apprendre par exemple à se laver avec 1 litre d'eau à la place d'une bonne douche.
Finalement, ce que je trouve le plus dur et le plus fatigant, c'est de bouger tous les jours ; devoir déballer et remballer ses affaires tous les soirs. Et, après 3 mois à ne faire que de très courtes pauses, on a dû apprendre à se poser plus longtemps.
Lolo : Ma crainte, avant le départ, était de savoir si je supporterai les grosses chaleurs. Eh bien le corps humain s'adapte plutôt bien à toutes les situations ! Néanmoins, la montée des cols par 35°C et plus, sur un vélo chargé, reste un supplice difficile à imaginer tant qu'on ne l'a pas fait.
En dehors des montées, je pensais bien que ce ne serait pas trop sport : je me mets au rythme de mon petit escargot !
- Avez-vous été obligés de changer d'itinéraires pour des raisons de sécurité ou des raisons administratives ?
Lolo : Jusqu'à présent c'est la météo qui nous a fait changer d'itinéraire.
Un mois pluvieux en France, qui a continué en Suisse, nous a décidés à aller chercher le soleil en Italie plutôt que de filer vers l'Allemagne et l'Autriche.
Le froid hivernal du Kyrghistan, avec des passes à plus de 4000 mètres, nous a fait bifurquer vers le Kazakhstan, plus sécurisant.
Si l'on choisit un itinéraire, c'est bien sûr pour le modifier en cours de route !
- Les aléas administratifs ou techniques vous décalent-ils de votre timing initial ?
Lolo : Le délai d'obtention des visas ouzbeks et turkmènes, à Téhéran, nous a amenés à avancer plus vite sur les routes iraniennes et à emprunter les routes nationales et à prendre plus de trains que prévu, ce qui est moins intéressant et moins plaisant.
Des problèmes techniques (ma roue qui se voile en Iran, quoi de plus normal dit mon oncle ;o)) peuvent aussi nous retarder et nous obliger à prendre des transports pour rattraper le retard : les visas nous imposent une date limite après laquelle il n'est pas bon de rester dans le pays.
Globalement le planning est bon, et nous savions bien qu'il faudrait prendre de temps en temps un train ou un bus pour ne pas arriver trop tard en Asie centrale, hiver oblige.
- Par rapport à votre liste de départ, y a-t-il des choses que vous n'emporteriez pas ou que vous avez dû ajouter par la suite ?
(note : dans la rubrique "préparatifs/matériel" se trouve un petit bilan, ligne par ligne, après 3 mois d'utilisation)
Lolo : Nous sommes partis chacun avec une paire de chaussures à cales, et une paire de sandales à cales. L'une ou l'autre suffit ; nous avons choisi de renvoyer en France les sandales, gain de poids et de volume conséquent.
En Suisse, nous avons laissé chacun notre 3e polaire à Mikaël et Marie. C'était utile en Fance mais, pour la suite, 2 polaires suffisent (un mince et un gros). A Tashkent, nous avons racheté un pull chacun en prévision de l'hiver mais, pour l'instant, ce n'est pas vraiment justifié... et ça fait du poids !
Nous nous sommes débarrassés de nos jeux ; nous n'y jouions jamais.
Nous avons acheté un tout petit PC juste avant de quitter la France, bien plus pratique pour préparer les mises à jour du carnet de voyage, les mails, trier les photos, faire des recherches sur Internet et "skyper" lorsqu'il y a de la wifi (facile jusqu'à la Turquie)... Ça ne remplace bien sûr pas le carnet de notes ou de mémoires !
Nous avons également acheté, sur les routes de France, 2 petites enceintes sans pile pour notre lecteur mp3 , nickel dans la tente ou dans la chambre d'hôtel.
De même, est venue s'ajouter une paire de petits talkie-walkie, pas du tout indispensables mais pratiques.
Nous sommes partis sans guide (guide du routard, lonely planet...). Nous en avons acheté un à Istanbul pour la Turquie ; pour les pays suivants, on nous les a donnés sur la route.
Toutes nos sacoches sont étanches, mais pas nos petits sacs à dos : ça aurait pourtant été mieux !
Le panneau solaire ne nous a pas beaucoup servis pour le moment ; une fois par semaine, nous sommes dans un hôtel ou camping, et sommes régulièrement invités chez l'habitant. Nous pouvons donc facilement recharger les batteries sur le 220V ; certes, notre argumentaire écolo prend une claque...
- Si la conjoncture ne vous permettait pas d'entrer dans certains pays, cela aurait pour conséquence de raccourcir votre périple ou de vous permettre de visiter des pays qui ne figuraient pas jusqu'à présent dans vos plans (pays du nord par exemple) ?
Coco : On a bien cru que cette situation allait se produire car, en raison des jeux olympiques, les autorités chinoises avaient durci les conditions d'obtention du visa et imposaient de faire la demande depuis son pays de résidence ce qui était impossible pour nous.
Comme nous avions décidé de ne pas prendre l'avion durant ce voyage, nous avions élaboré un plan B : Kazakhstan, traversée de la mer Caspienne, Azerbaïdjan, Iran, Turquie, Syrie, Israël, Maghreb, Portugal, Espagne et France.
Heureusement, ces mesures ont été levées et c'est bon, on l'a eu notre visa !
Partage/Autres cultures :
- Le plaisir serait-il aussi grand si vous ne pouviez pas nous faire partager vos aventures via Internet ?
Lolo : Notre site Internet ne guide pas notre route, il en est juste le reflet. Il n'influe donc en rien sur nos aventures.
Il est cependant intéressant et plaisant de faire partager notre voyage presque en direct plutôt que d'attendre le retour en France, mais nous n'imaginions pas que cela nous prendrait autant de temps ! Grâce au site nous avons la chance de recevoir des petits mails qui nous remotivent dans les moments de fatigue.
Coco : C'est vrai que tous ces mails que l'on reçoit nous font vraiment très plaisir et nous réconfortent quand on en a marre. Ce qui est amusant aussi c'est que certaines personnes, que l'on connait de loin ou que l'on a rencontrées sur la route, nous donnent régulièrement des nouvelles alors que l'on ne s'y attendait vraiment pas.
- Qu'est-ce qui vous manque le plus, de manière générale, et plus particulièrement au niveau culinaire ?
Coco : Mon p'tit Nividic !!! Ma Mamounette !!! Mes frangines ( mais juste un tout petit peu, après les avoir eues 5 minutes sur Skype, elles ne me manquent plus). La famille et les amis manquent. Un p'tit apéro ou une p'tite bouffe entre amis/famille ça ferait du bien.
Et puis aussi MON lit avec MON oreiller... Et mes chères p'tites collègues de Roz Arvor...
Et puis la mer, la vraie, celle du Finistère. Regardez comment je me console : je lis Giboulée en Bretagne !
Niveau bouffe, en plus de toutes ces choses délicieuses que l'on ne trouve que chez nous, je rêve par dessus tout d'un kir façon Val Quem et d'une tarte tartiflette de David.
Lolo : Dans le désordre : Nividic, les amis, la famille, Moana, la Bretagne, un dvd ou un ciné... le beurre salé, la baguette fraîche, le kouign-aman !
- Ne trouvez-vous pas lassant d'entendre, dans chaque village, toujours poser les mêmes questions et d'avoir à y faire les mêmes réponses ?
Lolo : Tout dépend de l'humeur du moment, sur quel ton sont posées les questions, si c'est la première ou la vingtième fois de la journée, si on a oublié de nous dire bonjour avant ou si c'est autour d'un thé ou d'une vodka... Et puis ça fait partie du jeu, c'est normal de donner un peu de soi au regard tout ce que l'on reçoit.
Mais faut bien l'avouer, c'est parfois barbant !
Coco : C'est vrai que c'est parfois énervant, sourtout ici, en Asie Centrale, où les règles de politesse ne sont pas les mêmes que chez nous. Quand, vingt fois par jour, on vous balance un "Atkuda ?" (tu viens d'où, en russe), sans un bonjour avant, faut quand même prendre sur soi pour rester aimable.
Et puis, dans beaucoup de villages reculés, le passage de touristes, en plus sur de drôles de vélos, est l'animation de la journée, voire de la semaine. Normal que ça intéresse les gens !
- Ressentez-vous une légère crainte lorsque vous laissez montures et bagages pour une excursion en car ?
Coco : Au début du voyage, j'étais vraiment très inquiète sur ce point. Et puis, au fil des jours, on voit que ça se passe bien, on apprend à faire confiance et, surtout, on réalise que ce côté matériel n'est pas le plus important. Évidemment, se faire voler les vélos ou du matériel pourrait mettre en péril la suite du voyage. Mais, avoir toujours un œil sur les vélos nous empêcherait de profiter de plein de bons moments.
Quelle est :
- Votre plus grosse peur (abeilles incluses) ?
Coco : Que de peurs j'ai eues... Les abeilles évidemment, ou encore cette fois où, sur une petite route de montagne, en Italie, je suis tombée en plein milieu de la route, entre deux virages, et que j'ai entendu une voiture arriver. La nuit, quand j'aime pas trop le coin où l'on dort et que je psychote sur ce qui va nous arriver. Et puis, surtout à Téhéran, quand après 2 semaines dans cette ville horrible, on a cru que l'on allait devoir y rester encore deux de plus...
Lolo : Coco a peur pour 2, alors moi même pas peur ! Sauf quand la tente tombe dans le canal (nous aurions eu l'air fins de revenir à Brest acheter une nouvelle tente après seulement 2 jours de voyage...), ou bien lorsque les abeilles tueuses nous survolent, ou encore lorsque Corinne chutte (impressionnant, mais jamais de bobo). Ha j'oubliais aussi la course folle à l'arrière d'une moto dans les rues de Marand en Iran !
- Votre plus grosse joie (à part votre séjour à Téhéran) ?
Lolo : Difficile de n'en retenir qu'une seule, alors en vrac...
La fin de l'ascension d'un col, notamment lorsqu'il y en a eu plusieurs (avec, chaque fois, l'espoir que cette fois c'est la bonne !) et que le dernier offre une vue splendide sur la mer, et qu'il n'y a plus qu'à se laisser descendre pour aller visiter la cité médiévale de Trogir en Croatie.
L'obtention de visas lorsque l'on n'y croit plus.
Trouver du beurre salé à Ohrid, en Macédoine !!!
Un camping avec plage rien que pour nous, en Croatie.
Piloter au taquet dans les virages des longues descentes.
Rouler sur du plat, le vent dans le dos et la musique dans les oreilles.
Voir que nous avons 30 nouveaux messages sur notre boîte mails.
Repérer et réparer les pannes (vélos, réchaud, filtre à eau...).
Se voir offrir un coca bien frais ou un "chay" lorsque nous arrivons, dégoulinants, en haut d'une côte.
Pouvoir se dire : whaouh, nous en sommes quand même rendus là !
Coco : Mon cher amoureux a fait un bon résumé des choses, je rajouterai juste, prendre une bonne douche bien chaude, après une semaine de camping sauvage à se laver dans la bassine, surtout quand le temps est humide.
- Le pays que vous avez le plus apprécié (à part l'Iran) ?
Coco : Sans aucune hésitation, la Turquie. Même si c'est le pays où nous avons le plus souffert (relief, chaleur, ventres en vrac, paysages parfois d'une monotonie déprimante pendant des jours et des jours), c'est celui que nous avons le plus aimé.
Istanbul et la Cappadoce sont de vrais trésors ; nous avons trouvé des tas de chouettes petits coins bien loin des circuits tourisques et, surtout, les Turcs sont vraiment formidables.
Je tiens aussi à dire que le pays que j'ai trouvé le plus beau n'est pas très loin de chez nous : la Croatie. Les paysages y sont vraiment à couper le souffle, et le développement du tourisme s'est fait en respectant la nature. Dommage que l'accueil des Croates ne soit pas au rendez-vous.
Lolo : Nous avons effectivement apprécié notre séjour en Iran, même si nous n'avons pas pu en profiter comme nous l'espérions, sur les vélos. Mon pays préféré est la Turquie pour l'accueil plus que chaleureux, la diversité des paysages, la bonne cuisine. Vient, en seconde position, la Bulgarie, elle aussi, riche en variétés.
- Le pays que vous avez le moins apprécié (à part l'Iran) ?
Coco : Dans nos récits sur l'Iran, nous avons peut-être été par moments un peu négatifs, mais nous gardons de ce pays un bon souvenir.
Le pays que j'ai le moins apprécié a été la Macédoine. Pas particulièrement difficile, ni problématique, mais parce qu'il ne s'est rien passé de spécial.
Lolo : Je garde de bons souvenirs de chaque pays. Celui que j'ai le moins apprécié est l'Italie pour sa région des lacs : je m'attendais à de beaux paysages sauvages, mais c'est en fait très urbanisé et industrialisé.
- La rencontre la plus marquante ?
Coco : Des souvenirs de rencontres, on en a plein la tête, tous ces gens que l'on a croisés et qui ont été si gentils avec nous. Mais, puisqu'il faut en choisir une, je dirai Sébastien, le pèlerin. Parti à pied de Paris, il a décidé de rejoindre Jérusalem en usant ses semelles. On l'avait rencontré en Croatie, et sa philosophie du voyage et de la vie nous ont beaucoup marqués et, notamment, sa phrase fétiche "Dieu pourvoit". Même si on ne partage pas ses convictions religieuses, quand par exemple on est à Tashkent, qu'on tourne depuis une heure dans les ruelles de la ville alors qu'il fait nuit, à la recherche d'un hôtel, que Lolo s'arrête devant un bâtiment un peu éclairé pour regarder son plan et qu'un gars sort et nous dit, en français, "Si c'est l'hôtel Ali Tour que vous cherchez, il est à 5O mètres : la première à droite puis sur la gauche" (en fait le bâtiment c'était l'ambassade d'Algérie), alors là on pense à Seb le pèlerin et on se dit "c'est normal, Dieu pourvoit !"
- Votre état d'esprit à l'heure actuelle (après six mois passés loin des vôtres et deux semaines passées à Téhéran) ?
Lolo : Effectivement, notre halte prolongée à Téhéran ne fut pas des plus plaisantes, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais voyons le bon côté des choses, nous y avons rencontré plein de gens sympas : Rassoul et Delaram de Téhéran, Hamida et Sébastien expat' à Téhéran, Ben et Sylvie et toute la troupe cyclo-voyageurs, un footballeur du sud de la France, en saison ici... Et puis, disons-nous bien que deux semaines ce n'est pas grand chose comparées aux trois années d'Hamida et Sébastien !
Les premiers mois de voyage se sont bien passé, mais la vie confortable, occidentale, nous manquait de temps à autre, ainsi que toutes nos habitudes quotidiennes. Mais après 7 mois de vie nomade, nous sommes désormais en plein dedans, bien dans le rythme du voyage, et n'avons aucune envie d'écourter le voyage.
Nous voyons tellement de choses, faisons énormément de rencontres (voyageurs et autochtones) avec qui nous échangeons et retirons toujours du positif ; sur les vélos, nous avons le temps de réfléchir à tout, à rien, à la famille, aux amis, aux collègues, à ce que nous mangerons à midi, à ce que nous ferons de retour en France...
Donc en un mot : continuons !
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